Les égarés qui se réclament de l'Islam

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LA REFUTATION DE L’ARGUMENTATION DES WAHHABITES

PAR LE HADITH DE LA JARIYAH

La louange est à Allah le Seigneur des mondes et que l'élévation en degré soit accordée au Messager de Allah.

Les wahhabites sèment une grande et dangereuse dissension. Ils se sont singularisés par rapport à la communauté des musulmans. Ils assimilent Allah à Ses créatures et se servent des ‘ayah et hadith équivoques pour attirer vers eux les gens qui n'ont pas de connaissances solides dans la croyance.

Il y a des textes dont ils ont fait un piège. Parmi ces textes qu'ils les considèrent comme le plus fort argument de leur mauvaise croyance et par lequel ils essaient de faire tomber les gens faibles d’esprit dans leur mauvaise croyance, il y a le hadith connu sous le nom de hadithou l-jariyah qui figure dans le sahih de Mouslim [1]  , selon lequel un homme serait venu au Messager de Allah et l’aurait interrogé au sujet d’une femme esclave a lui en lui disant : j’ai dit au Messager de Allah "pourrais-je l’affranchir ?" il lui a dit ce qui signifie : "Fais-la venir à moi" Il la lui amena,

et il lui a dit :   ((أَيْنَ اللهُ ؟)) (Ayna l-Lah ?)

elle a dit :   ((فِي السَّمَاء))  (fi s-sama),

Il lui a dit  :  ((من أنا؟)) (Man ‘ana ?) ce qui signifie qui suis-je ?

elle a répondu : “tu est le Messager de Allah”.

Il lui a dit ce qui signifie : Affranchis-la, elle est certes croyante.

Toutefois, le fait de prendre ce hadith comme preuve que Allah habite le ciel comme le prétendent les wahhabites est réfuté pour plusieurs raisons :

1) Les savants ont jugé que ce hadith est perturbé [2] car il a été rapporté dans plusieurs versions :

· il y a eu ces termes-là :   ((أَيْنَ اللهُ ؟)) (Ayna l-Lah ?)

· il a aussi été rapporté dans une version dans laquelle le Prophète a dit :

 (( مَنْ رَبُّكِ ؟)) (man Rabbouki ?) ce qui signifie :  “qui est ton Seigneur ?”. Cette version est rapportée par Ibnou Hibban [3] et d’autres.

· il y a une version ou cette femme était muette et elle a montré du doigt le ciel.

· il y a aussi une autre version où le Messager de Allah sa interrogé la jariyah : (( أَتَشْهَدِينَ أَن لاَّ إِلَهَ إِلاَّ اللهُ  ؟   )) (‘a-tach-hadina 'an-la ‘ilaha 'il-la l-Lah ?) ce qui signifie : Témoignes-tu qu’il n’est de dieu que Allah ? “, elle a répondu : « Oui », il lui a dit ensuite : (( أَتَشْهَدِينَ أَنِّي رَسُولُ الله  ؟  )) (‘a-tach-hadina ‘anni Raçoulou l-Lah ?) ce qui signifie : "Témoignes-tu que je suis le Messager de Allah ?" et elle a dit : « Oui ».

Cette version est rapportée par Malik [4] et d’autres.

2) La version   ((أَيْنَ اللهُ ؟)) (Ayna l-Lah ?) rapportée par Mouslim, est en contradiction avec le hadith moutawatir  [5] qui a été rapporté par As-Souyoutiyy dans son livre “Al-‘Azharou l-Moutanathirah“ et d’autres que lui d’après quinze compagnons dont Ibnou ^Oumar, qui est :

(( أُمِرْتُ أَنْ أُقَاتِلَ النَّاسَ حَتَّى يَشْهَدُوا أَن لاَّ إِلَهَ إِلاَّ اللهُ وَأَنَّ مُحَمَّدا رَّسُولُ اللهِ))

ce qui signifie : J'ai eu l'ordre de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils témoignent qu'il n'est de dieu que Allah et que Mouhammad est le Messager de Allah“.

Le point d'opposition, c'est qu'il y a dans le hadith de la jariyah le fait de se contenter de la parole (Allah fi s-sama' ) dont le sens apparent est : Allah est dans le ciel  pour juger musulman celui qui la prononce. A l'inverse du hadith rapporté, entre autres, par Ibnou ^Oumar que Allah l'agrée :

(( حَتَّى يَشهدُوا أَن لاَّ إِلَهَ إِلاَّ اللهُ وَأَنَّ مُحَمَّدا رَّسُولُ اللهِ ))

ce qui signifie : jusqu'à ce qu'ils témoignent qu'il n'est de dieu que Allah et que Mouhammad est le Messager de Allah“ dans lequel il y a une confirmation qu'il faut prononcer les deux témoignages pour entrer en Islam. Ainsi, le hadith de la jariyah comporte une opposition au hadith de As-Souyoutiyy qui fait partie des plus sûrs hadith appartenant à la catégorie des sahih (sûrs).

En outre, le hadith de la jariyah entre dans la catégorie des hadith rapportés par un seul individu (أَحَادِيثُ الآحَادِ). En revanche le hadith : « J'ai eu l'ordre... » est moutawatir car il a été rapporté par quinze compagnons.

D'autre part, il y a de nombreux hadith sûrs (sahih), au sujet desquels il n'y a pas eu de controverses et qui ne présentent aucune faiblesse, qui contredisent le hadith de la jariyah. Ainsi, comment prendrait-on ce dernier hadith dans le sens apparent en délaissant ces autres hadith sûrs ?

3) Il est impossible que le Messager de Allah juge cette jariyah musulmane uniquement sur sa soit-disant parole : "Allah est dans le ciel (ou au-dessus du ciel)". Ce hadith est donc rejeté, car il présente des faiblesses. En effet, l'Imam Malik a rapporté ce hadith dans une autre version où le Messager de Allah a interrogé la jariyah :

 ((   أَتَشْهَدِينَ أَن لاَّ إِلَهَ إِلاَّ اللهُ   ؟   )) ce qui signifie : Témoignes-tu qu’il n’est de dieu que Allah ?”, elle a répondu : « Oui »,

il lui a dit ensuite : (( أَتَشْهَدِينَ أَنِّ رَسُولُ اللهِ ؟ ))  ce qui signifie : "Témoignes-tu que je suis le Messager de Allah ?" et elle a dit : « Oui ».

Ainsi, la version rapportée par Malik est conforme aux règles fondamentales de la religion. La version de Malik ne comporte ni la soit-disant question : "où est Allah ?" , ni la soit-disant réponse : « dans le ciel (ou au-dessus du ciel) ».

Par ailleurs, Malik est plus fort dans la science du hadith que Mouslim. Malik, que Allah l'agrée, est le savant illustre de la science du hadith, même si son livre « Al-Mouwatta' » ne comporte que quatre cent hadith, alors que celui de Mouslim en comporte quatre mille. Malik a rapporté des hadith selon des chaînes de transmission constituées de deux, trois ou quatre personnes pour remonter jusqu'au Prophète r . Alors que les chaînes de transmission de Mouslim sont constituées de sept ou huit personnes. En effet, Malik est décédé en l'an cent soixante-dix-neuf de l'Hégire tandis que Mouslim est décédé en l'an deux cent soixante et un de l'Hégire.

Malik est de surcroît Moujtahid, Imam d'une école de jurisprudence, de même il a un degré plus élevé dans la piété et le scrupule.

Si quelqu’un dit :  “Comment la version de Mouslim dans laquelle il a dit  ((أَيْنَ اللهُ ؟)) (Ayna l-Lah ?) et où elle a répondu ( fi s-sama) jusqu’à la fin du Hadith serait-elle réfutée alors que Mouslim l’a rapportée dans son livre et que tout ce que rapporte Mouslim est censé être sûr ?”, la réponse est de dire qu’un certain nombre de hadith de Mouslim ont été réfutés et rejetés par certains savants du hadith comme le hadith où le Messager aurait dit à un homme : “Mon père et ton père seront dans l’enfer”, ce hadith, l’Imam As-Souyoutiyy ainsi que d’autres Hafidh l’ont jugé faible car l’avis le plus notoire est que le père de notre Prophète Mouhammad r fait partie de ‘ahlou l-fitrah, des gens qui n'ont pas reçu l'appel à l'Islam. On trouve aussi dans  le hadith qui dit qu’au jour dernier, on dira au musulman “voici le chrétien et le juif qui seront tes sacrifices de l’enfer”. Al-Boukhariyy a jugé ce hadith comme étant faible, bien qu’il soit dans le Sahih de Mouslim. De même le hadith de ‘Anas qui signifie “j’ai fait la prière dirigé par le Messager de Allah, puis par ‘Abou- Bakr, puis par ^Oumar et enfin par ^Outhman et jamais ils ne citaient –bismi l-Lahi r-Rahmani r-Rahim”, Ach-Chafa^iyy l’a réfuté.

Par ailleurs, il a été rapporté que lorsque l’Imam Mouslim a fini de rassembler les hadith dans son livre "Sahih Mouslim", il l’a présenté à quelques hafidh qui ont accepté le livre mis à part quatre hadith dans ce sahih, c’est Mouslim lui-même qui l'a dit, mais il n’a pas précisé quels étaient ces quatre hadith. Il est donc possible que le hadith de la femme esclave avec sa version à lui soit l’un de ces quatre.

4) Quant à ceux qui se sont abstenus et n'ont pas jugé comme faible le hadith de la jariyah, tels que An-Nawawiyy dans son explication des hadith du recueil de Mouslim, ils ne l'ont pas pris selon son sens apparent, mais ils l'ont bel et bien interprété.

Pour eux, l'expression  ((فِي السَّمَاء))  (fi s-sama) n'est pas à prendre selon le sens apparent, mais signifie ^oulouwou l-qadr : l'élévation en éminence et en mérite, et non pas l'élévation dans la direction ou de l'endroit (^oulouwou l-makan). Ces ont dit que la parole du Messager :  ((أَيْنَ اللهُ ؟)) (Ayna l-Lah ?) signifie : « Quel est le degré de ta glorification pour Allah ?  »

Elle a répondu :  ((فِي السَّمَاء)) (fi s-sama), c’est-à-dire que Allah est le plus élevé en mérite. Ils ont dit que c’est le même sens que l’on trouve dans la parole du compagnon An-Nabighatou l-Ja^diyy devant le Messager de Allah :

بلغنا السماء مجدنا وسناؤنا     وإنا لنرجو فوق ذلك مظهرا

A cause de cette interprétation, ils n'ont pas jugé ce hadith comme étant faible.

Quant à vous, wahhabites assimilateurs, vous le prenez selon le sens apparent. Dés lors, vous êtes devenus comme les juifs et les chrétiens. Nous disons donc aux wahhabites : « Vous avez pris ce hadith selon le sens apparent, par conséquent vous vous êtes alignés sur les juifs et les chrétiens ; votre croyance est donc celle des juifs et des chrétiens ».

Les wahhabites ont fait de ce hadith un leure par lequel ils font tomber les gens dans leur piège.

Et Allah sait plus que tout autre.


[1] Sahih Mouslim

[2] Voir le livre "Al-‘asma’ wa s-sifat", Al-Bayhaqiyy.

[3] Sahih ‘Ibnou Hibban (Tome 1 / Page 419).

[4] Mouwatta’ Malik

[5] Hadith moutawatir : parole ou fait rapporté par un grand nombre de personnes à un grand nombre de personnes qui le rapportent à leur tour à un grand nombre de personnes. Par grand nombre, nous voulons dire un nombre assez important pour qu'il soit impossible de se mettre tous d'accord sur le mensonge ; ce nombre important doit être vérifié dans les trois premières générations pour que le hadith soit moutawatir.